“Je suis Yossef” (Béréchit 45, 3)
A la lecture de ces deux parashiot “Miketz-Vayigash“, il semble aise de percevoir combien les frères en descendant en Egypte furent embarrassés et ne saisissaient point ce qui était en train de leur arriver. De même, le comportement quelque peu étrange du gouverneur du pays d’Égypte apparaissait incompréhensible. Pourquoi les accuse-t-il d’espionnage ? Pour quelle raison le gouverneur souhaite-il rencontrer leur frère, Benjamin, en particulier ? Pourquoi leur organise-t-il un repas royal ? Et par quel mystère, Benjamin, tant apprécié par le gouverneur se retrouve-t-il accusé d’avoir dérobé la coupe ? Un sentiment d’être pris au piège les envahit au milieu de la folie absolue des dirigeants en puissance sans pouvoir donner sens à ce drame qu’ils sont en train de vivre.
Néanmoins, au moment où se font entendre ces mots : “Je suis Joseph”, toutes les interrogations s’annulent aussitôt. Il aura suffi de ces deux mots pour que l’obscur écran s’éclaircisse et que le mystère soit pleinement résolu.
Ces deux mots ont fait germer un nouvel espoir dans le cœur de notre Maitre, le ‘Hafetz Haïm. Ainsi il écrit : “Nous aussi, comme les frères de Yossef, nous interrogeons sur la tournure que prend notre Histoire, souvent embarrassés, remplis de questions sans réponses, ne saisissant pas la manière dont Dieu décide de diriger Son Monde. Pourquoi une personne Juste souffre et un mécréant profite pleinement d’un bien non-mérité ? Pour quelle raison parfois avons-nous le sentiment que le Mal détient le monopole dans notre Réalité ? Pourquoi notre Peuple, Israël, Son fils ainé doit-il en souffrir ? Et pourtant, ce qui demeure indubitable est qu’au moment de l’accomplissement de la Délivrance, lorsqu’on entendra des extrémités du monde, les paroles prophétiques de Malachie (3, 6) “אני ה’ לא שניתי” (Moi, Dieu, Je demeure Immuable), toutes les interrogations disparaitront comme si elles n’avaient jamais existé, tout comme ce qui s’est déroulé avec les frères de Yossef…
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