בְּעוֹד שְׁלשֶׁת יָמִים יִשָּׂא פַרְעה אֶת ראשְׁךָ מֵעָלֶיךָ וְתָלָה אוֹתְךָ עַל עֵץ וְאָכַל הָעוֹף אֶת בְּשָרְךָ מֵעָלֶיךָ (בראשית מ, יט)
Trois jours encore et Pharaon te fera trancher la tête et attacher à un gibet ; et les oiseaux viendront becqueter ta chair.
Le maître panetier songe en prison à “trois corbeilles sur sa tête”, la corbeille supérieure contenant tout ce que mange Pharaon en fait de boulangerie ; et les oiseaux le becquètent dans cette corbeille, au-dessus de sa tête.” (Béréchit 40, 16-17)
וַיַּרְא שַׂר-הָאֹפִים, כִּי טוֹב פָּתָר; וַיֹּאמֶר, אֶל-יוֹסֵף, אַף-אֲנִי בַּחֲלוֹמִי, וְהִנֵּה שְׁלֹשָׁה סַלֵּי חֹרִי עַל-רֹאשִׁי. וּבַסַּל הָעֶלְיוֹן, מִכֹּל מַאֲכַל פַּרְעֹה מַעֲשֵׂה אֹפֶה וְהָעוֹף, אֹכֵל אֹתָם מִן-הַסַּל–מֵעַל רֹאשִׁי.
Le boulanger souhaite entendre la solution du rêve proposé par Joseph après avoir pu entendre de quelle manière avait-il résolu le rêve du maître échanson, et ainsi être réintégré dans le ministère du Pharaon. Hélas la solution sera beaucoup moins agréable que celle offerte au maitre échanson : “Trois jours encore et Pharaon te fera trancher la tête et attacher à un gibet” (Béréchit 40, 19).
“בְּעוֹד שְׁלֹשֶׁת יָמִים, יִשָּׂא פַרְעֹה אֶת-רֹאשְׁךָ מֵעָלֶיךָ, וְתָלָה אוֹתְךָ, עַל-עֵץ“
Pourquoi Joseph a-t-il annoncé au maître panetier qu’il serait pendu à un arbre ?
Commente le Rav Meir Shapira de Lublin [1], par une allégorie, telle une exposition de peintures où on pourrait y admirer la toile d’un illustre peintre, représentant un homme tenant une corbeille de fruits à la main. Le monde entier vint s’ébahir devant ce tableau d’une telle beauté et d’une telle vraisemblance que les oiseaux venaient y picorer. On proposa une récompense à celui qui serait capable de déceler dans ce tableau un quelconque défaut. Un homme clairvoyant observa que ces fruits esquissés étaient en effet un réel délice pour nos yeux et semblaient parfaitement authentiques mais que celui qui détenait ce panier, n’apparaissait en revanche, pas du tout véridique. S’il avait été correctement dessiné, les oiseaux auraient eu une grande crainte de s’en approcher. Grace à cette réflexion pleine de bon sens, il reçut la récompense.
L’image est similaire dans notre paracha. Lorsque le panetier dépeint devant Joseph l’oiseau se rassasiant dans les paniers disposés sur sa tête, Joseph en déduit aussitôt que cet homme ne peut désormais plus être considéré comme un être vivant, car si tel avait été le cas, jamais l’oiseau n’aurait eu l’audace de venir s’y restaurer. Joseph en conclut donc qu’en face de lui ne pouvait se trouver qu’un condamné à mort et c’est ainsi qu’il annonça la mort du ministre.
[1] Rav Meir Shapira (3 mars 1887, Suceava – 27 octobre 1933, Lublin) est un rabbin hassidique du XXe siècle et député à la Diète polonaise (1922 à 1927), qui a fortement influencé le judaïsme mondial par l’introduction de l’étude quotidienne du Talmud (Daf Yomi) et par sa création de l’académie hassidique Yeshiva Chachmei Lublin (la Yeshiva des Sages de Lublin)
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