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Vaychla’h – Les dangers de Assimilation

הַצִּילֵנִי נָא מִיַּד אָחִי מִיַּד עֵשָו

“Yaacov prie Dieu de le sauver “de la main de mon [son] frère, de la main de Esaü”. (Béréchit 32, 12)

Nous souhaitons nous interroger sur la nécessité de la répétition “de la main“. Et, a priori, sans relation aucune avec le sujet qui nous occupe, nous allons tenter de comprendre, pourquoi, au moment où un nombre ahurissant d’actes antisémites est recensé, hélas, à travers le monde, notre Peuple essaye, malgré tout, inlassablement de tendre une main amicale et fraternelle. Les propos de Rachi face à cette seconde interrogation sont sans équivoque :

מיד אחי מיד עשו – מיד אחי שאין נוהג עמי כאח אלא כעשו הרשע

“La main de mon frère qui ne se comporte pas comme un frère mais comme le scélérat Esaü”

Alors que les célèbres propos d’Edmond Fleg, écrits dans les années 30, résonnent dans notre tête :  “Cet antisémitisme, pour moi, était une nouveauté, tout petit j’avais bien entendu conter des massacres de juifs en Russie qui avaient suivi l’assassinat d’un Tsar : femmes éventrées, vieillards enterrés vifs, nourrissons enduits de pétrole puis jetés au feu, ces images avaient hanté mes nuits d’enfant. Mais elles s’étaient dissipées. Ma mère française par sa naissance m’avait souvent répété qu’en France les israélites étaient plus heureux que partout ailleurs. Qu’il fallait chérir le peuple généreux, qui, le premier de tous, leur a octroyé les droits du citoyen et avait honoré un ministre juif, Crémieux, de funérailles nationales (Pourquoi je suis juif ?), nos contemporains savent bien aujourd’hui combien la main de Esaü n’a exprimé depuis lors à notre égard que haine et violence. N’y a-t-il pas d’autres options possibles sinon la violence antisémite ou l’assimilation, “cette douce extermination” ?

La prière invoquée par notre Patriarche est semble-t-il aussi la nôtre, nous qui, après 2000 ans d’Exil, avons le privilège de rentrer à la Maison et d’accomplir le projet divin initialisé par nos aïeux : “Sauve-moi de la main d’Esaü” ! Pour quelle raison ?

Le Rav Yosef Dov Soloveitchik (auteur du “Beit HaLevi“), répond que Yaacov craignait Esaü à cause de deux  issues possibles à ses retrouvailles avec son frère:  si l’attitude de son frère se montre  bienveillante, sa proximité excessive pourrait les amener  alors à sceller une alliance et l’assimilation de la maison de Yaacov semblerait inévitable , le cas contraire, non moins dramatique, l’effusion de sang émise en réaction  au comportement cruel du “grand frère” (Berechit 27, 1 “בנו הגדל”, le grand fils) à l’égard de notre patriarche qui serait dans l’obligation de le combattre.

Voilà pourquoi la supplication de Yaacov est formulée ainsi : “Sauve-moi de la main de mon frère“, épargne-nous de la fraternité excessive d’Esaü, qui risquerait de nous faire oublier le sens profond de notre identité et nous conduire à l’assimilation, mais aussi “de la main d’Esaü” – qui à cause de sa méchanceté, pourrait faire couler le sang des miens. Mais n’ayons crainte, car, “à la suite de la renaissance de la nation”, nous retrouvons pas à pas, “le sens de l’observance dans sa pleine beauté, grâce à qui l’éclat divin illumine la collectivité nationale… le caractère spirituel de la nation se rehausse, s’idéalise et s’apprête à accroitre sa force et son rayonnement afin que l’agrément et la splendeur de Dieu reposent sur nous et sur nos enfants” (Rav A.I. Kook, Orot Maalach Hayediot ch. 6, trad. B. Gross)

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