Pour quelle raison la parachat Teruma succède à la parachat Mishpatim ? Ashem énonce clairement à notre Peuple, “Après vous être engagés en déclarant : “Nous ferons et nous entendrons’, hâtez-vous désormais de me construire un Lieu de Résidence “. Mais quel lien existe-t-il entre à la Torah et la construction de cette Bâtisse exceptionnelle (même ponctuelle, dans le désert) ?
Le Midrash au sujet du verset “ויקחו לי תרומה” (et ils prendront une contribution de Moi)[1] nous enseigne que même lorsque vous construirez cette Résidence, afin qu’Ashem puisse y demeurer réellement, Sa Présence ne sera ressentie qu’”en prenant” [de Moi]. Et quelle est cette “prise” ? Sa Torah, Car Je vous ai donné une bonne “capture”.
Grace à cet enseignement fondamental, il peut apparaitre aisé de saisir les propos de nos Maitres (Taanit (29a) concernant l’importance de “diminuer sa joie au moment de pénétrer dans le mois de Av, autant qu’il faille l’accroitre en rentrant dans le mois d’Adar” a condition de souligner le lien qui existe entre les mois de Av et d’Adar.
Il nous faut nous remémorer le triste épisode du 9 av. La faute des Explorateurs eut lieu à cette date fatidique (comme leur dit Ashem, “vous vous êtes attristes en cette nuit sans raison, je vous assure des larmes pour les générations en cette nuit-là”). Cette erreur dramatique, commise par des illustres, honorables et grands hommes de la Génération induisirent, hélas, notre Peuple à fauter ! On ne peut dire qu’il s’agisse là, d’une simple faute d’inattention !
Ces hommes animés par une grande Sagesse comprirent qu’en nous introduisant en Terre d’Israël, notre installation serait loin d’y être simple et reposante. L’exigence de labourer, semer, récolter, moudre et autres labeurs afin de construire notre Pays pourrait sinon mettre en péril, au moins affaiblir l’accomplissement des mitsvot et l’étude de la Torah. Dans le désert, en revanche, la tache semble moins contraignante : dans Son infinie Bonté, Ashem nous procure de l’eau et des victuailles par miracle, à foison ! Chacun peut sereinement et confortablement étudier la Torah sans se soucier du lendemain. Il semblait donc pédagogiquement plus souhaitable de ne point rentrer en Terre d’Israël ! Cela n’en demeure pas moins un dramatique épisode.
Au temps de Mordehai et d’Esther, cette terrible erreur eut le privilège de pouvoir être totalement corrigée. En exil, parmi tous ces non-juifs, notre Peuple “acceptera ce qu’il a [déjà] reçu” et ce, malgré toutes les difficultés à préserver son identité juive. Nos Maitres (Traité de Chabat) dans leurs commentaires mettent en évidence le lien étroit qui existe entre la Génération du Désert et la Génération au temps d’Assuérus ! Nous avons reçu pleinement ce que nous avions déjà accepté au Sinaï : la valeur de la Torah Orale !
Voilà pourquoi, lorsque nous débutons Av, nous nous attristons de cette faute des Explorateurs et qu’a l’inverse, en entrant dans le mois d’Adar , nous nous nous réjouissons d’avoir pu réparer cette faute en reconstruisant notre Terre tant physiquement que spirituellement.
C’est exactement le sens donné au “Mishkan” après la Réception de la Torah, nous dit Ashem : Je veux vous voir sanctifier les briques en me construisant Ma Demeure, et J’y résiderai pleinement grâce à votre étude de la Torah ! Shabbat Shalom et Que ce mois d’Adar qui commence, soit une préfiguration d’un temps empli de joie dans notre Peuple et nos foyers respectifs.
[1] D’où nos Maitres y décèlent d’ailleurs une allusion à la Torah : “כי לקח טוב נתתי לכם תורתי אל תעזובו” (car [c’est] une bonne “Capture” que je vous ai donné, [aussi] ne négligez point Ma Torah)
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