L’homme contemporain qui vaque à ses occupations, avec son téléphone portable, en s’interrogant sur la qualité de la connexion Internet, trouvera-t-il un quelconque intérêt à la destinée d’un arbuste ?
Eh bien, à la vérité, oui ! Car cette festivité, ou nous mettons en avant la nature et les arbres, porte un message prépondérant qui s’adresse justement à cet “homme moderne”.
La transfiguration de la nature, par le biais du progrès, a offerte à l’Homme une qualité de vie douillette mais lui a également causé de nombreux dégâts. En effet, l’homme moderne s’est engagé sur la voie de l’oisiveté puisque grâce à ces prouesses technologiques, un temps libre notable lui a été désormais alloué.
Un défaut encore plus problématique va, à la suite de cette quête effrénée vers la facilite, être décelé : l’impatience. Jadis, les aspirations de chacun, avec constance, germaient, et s’effectuaient sur une durée relativement longue. Aussi, il fallait s’armer de patience, pour achever notre tâche, pour se rendre d’un point à un autre, en attendant sereinement le moyen de transport qui me permettrait de m’y rendre ou bien encore le nombre d’années non négligeables qu’il fallait en vue de pouvoir se réjouir des valeurs transmises par l’éducation prodiguée.
De nos jours, l’empressement est, dans de nombreux domaines, remarquable à l’œil nu. A la vitesse de l’éclair, les distances, grâce aux moyens de transports modernisés, s’amenuisent, et la génération du téléphone portable, d’internet et du micro-ondes est devenue impatiente. Plus de trente secondes apparaissent comme une éternité, mais qu’adviendrait-t-il si l’accomplissement de la tache nécessitait une minute supplémentaire. Quelle serait notre réaction face à celui qui aurait besoin de temps pour grandir, se construire et se réaliser pleinement? Il semblerait que l’homme moderne, face à ce dilemme, se refuse, trop souvent, à tolérer une réalité qui lui apparaitra aussitôt, hostile. Ainsi il sera prêt à emmètre des griefs inappropriés a l’égard de son prochain, en lui faisant partager ses frustrations et sa déception.
Cependant l’éducation des enfants est en contre-poids avec ces nouvelles théories car elle nécessite justement l’impatience radicale face à cette impatience! C’est uniquement grâce à un investissement quotidien, et ce, durant des années que l’on peut espérer voir les fruits de nos efforts. Il en est de même dans les liens sociaux que nous tissons avec notre prochain, ou dans notre vie de couple. Ceux-ci exigent du temps, de la patience et de l’énergie en vue construire une vie saine et profonde. Savoir écouter, apprendre à se soutenir mutuellement … tout cela et bien plus encore, nous demande des efforts au quotidien, sans relâche. Celui qui, motivé par le confort de l’exigence du “tout de suite et maintenant”, celui qui serait tenté de flancher, serait en totale contradiction avec le sens profond de notre dignité humaine.
Construire la personnalité, savoir l’apprécier à sa juste mesure exige du temps et de l’investissement. Des scories comme la jalousie, l’orgueil ou la cupidité ne peuvent se résorber en un claquement de doigt, les corriger nécessite de l’humilité et de la joie intérieure motivées par la recherche de droiture et d’honnêteté.
Le nouvel an des arbres traduit en actes ces enseignements évoqués. O combien de choses nous enseigne ce fébrile arbuste ! De ce noyau, a jaillit des profondeurs de la terre, cet arbre, parfois aidé d’un tuteur, et s’élance lentement mais sûrement vers les cimes célestes. Il affronte le froid et les tempêtes mais jamais n’abandonne. Au moment où nous festoyons en l’honneur de nos forêts, laissons-nous pénétrer par cette merveilleuse nature, laissons- nous bercer par le doux chuchotement de ces arbustes, en étant convaincu qu’armés de bonnes dispositions, nous pourrons très prochainement récolter les fruits de notre labeur, déguster les fruits de la Délivrance et les apporter avec Sainteté à Jérusalem pleinement rayonnante !
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