On peut observer dans le midrach l’enseignement suivant : (Lévitique Rabba 25 : 3) : “Rabbi Juda bar Rabbi Simon introduit son propos en rappelant l’importance de suivre les pas de Dieu, mais est-il possible d’aller “derrière” Dieu ? Est-il possible pour un être de chair et de sang de s’attacher totalement à la présence divine et s’élevant vers les cieux alors que Dieu nous est dépeint tel un feu consumant celui qui s’y approche ? En fait au début de Sa Création, Dieu s’occupa à planter et à parfaire Son verger, ainsi qu’il est écrit (Bérechit 2, 8) :
וַיִּטַּע ה’ אֱ-לֹהִים גַּן בְּעֵדֶן מִקֶּדֶם וַיָּשֶׂם שָׁם אֶת הָאָדָם אֲשֶׁר יָצָר
L’Éternel-Dieu planta un jardin en Éden, vers l’orient, Et y plaça l’homme qu’il avait façonné.
De même Dieu nous prescrit au moment où nous pénètrerons sur notre Terre de planter des arbres en tout premier lieu (Lévitique 19, 23)
וְכִי־תָבֹ֣אוּ אֶל־הָאָ֗רֶץ וּנְטַעְתֶּם֙ כׇּל־עֵ֣ץ מַאֲכָ֔ל…
Quand vous serez entrés dans la Terre promise et y aurez planté quelque arbre fruitier…
Nos Maitres (Etz Yossef) commentent ce midrach en insistant sur le fait que “marcher dans les pas de Dieu”, signifie agir selon Sa volonté et Ses actes. Aussi, la Terre d’Israël à l’exemple du Jardin d’Éden dans son expression de Sainteté nous amène à y planter des arbres, y renforcer notre présence est comparable au développement agricole dans le Jardin d’Eden. Bien qu’a priori il ne s’agisse là que de bénéfices matériels, il n’empêche qu’en élaborant Son verger, Dieu souhaitait y préparer un havre agréable au premier homme.
La volonté du Créateur en se révélant à nous est de nous amener à suivre par notre comportement la voie juste et droite dans ce monde – ci. “Planter” implique des préparatifs et des efforts, l’amorce d’un processus long en vue des générations futures. Ce verbe souligne aussi notre lien indéfectible à la Terre d’Israël et des mitsvot qu’il nous incombe de pratiquer en nous y installant.
Le premier acte auquel Dieu s’engage et attend de nous, est de planter des arbres sur la Terre d’Israël, précisément en gage de réparation, de repentir (le retour vers la dimension du jardin d’Eden) et d’adhésion totale à Dieu.
Après la faute du premier Homme, la réparation s’opère grâce à deux évènements marquants notre Peuple : le Don de la Torah et notre installation en Terre d’Israël.
Il est intéressant de rappeler que la Torah est elle-même métaphorisée en arbre, “l’arbre de la vie pour ceux qui s’y attachent” (Proverbes 3, 18) ainsi que l’homme, “l’arbre du champ” (Deut. 20, 19). Nos Maitres nous enseignent que tout homme d’Israël est pleinement attaché à Dieu, lorsqu’il réside en Terre d’Israël et grâce à l’étude de la Torah. Si l’un de ces deux paramètres manque, l’adhésion à Dieu est elle aussi incomplète. “Lorsque Dieu se révéla a Itshak, notre Patriarche, Il lui proscrit de descendre en Egypte et l’encouragea à résider sur notre Terre par le biais des boiseries introduites sur cette terre, d’autres saisiront “résider sur notre Terre” comme préparant le lieu de prédilection de la Résidence de Dieu sur Terre” (Berechit Raba 64, 3). Ce midrach met ici en relief le fait que pour promouvoir la Résidence divine sur Terre, il soit fondamental tout d’abord de résider sur notre Terre.
Dieu a donné à l’Homme d’Israël – la merveille de la Création, le pouvoir et la capacité d’être associé avec Lui et de faire de cette Terre Son lieu de résidence. C’est pour cette raison, explique le Maharal (Tiferet Israël ch.3) que le premier homme est appelé “Adam” en référence à son apparenté avec “Adama”, la terre : l’essence de l’homme est reliée à la terre car tous deux ont une particularité similaire, un potentiel à révéler. De même que les arbres et les floraisons révèlent le potentiel de la terre, la perfectibilité présente en l’homme souhaite se révéler.
Il apparait grâce aux précieux enseignements du Maharal de Prague, que par le mérite de ses actes, les mitsvot et l’étude de la Torah, l’homme puisse pleinement révéler son potentiel, ce pour lequel il a été créé, tout comme la terre, dont nous profitons des fruits qui y ont été plantés.
Tou Bichevat, le nouvel an des arbres, est une date spéciale pour Israël, car elle met en relief le lien de sainteté qui unit la Terre et l’essence même de l’homme. Nous comprenons ainsi, pourquoi planter des arbres est d’une telle importance dans l’adhésion à Dieu car la Terre d’Israël n’est pas une terre comme les autres, y introduire des arbres n’est pas qu’un simple acte de subsistance mais plutôt un acte animé par sainteté qui relie l’Homme à son Créateur.
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