וְעָשִיתָ לָהֶם אַבְנֵטִים
“Et tu leur feras des ceintures … “ (Chemot 28, 40)
Nos Sages enseignent (Arakhin 16a) que la “ceinture”, portée par les Cohanim, au moment du service divin a pour fonction essentielle d’expier les éventuelles mauvaises inclinaisons du cœur”.
Aucun être humain ne pourrait, il nous semble, à ce jour, s’enorgueillir d’être exempté d’un quelconque effort à maitriser ses pensées dans sa vie quotidienne !
On raconte d’ailleurs, qu’un jeune juif se rendit, il y a bien longtemps, auprès du Maguid de Mezritsh, élève du Baal Shem Tov, afin de lui signifier combien il s’attristait, malgré ses sincères efforts, d’échouer dans sa volonté de surmonter ses mauvaises inclinaisons et ses impures pensées .
Le Maguid l’encouragea aussitôt, sans tarder, à se rendre chez le Tsadik, Rabbi Zeev de Zitomir, qui tenait une auberge dans un village isolé.
Il s’y rendit, avec empressement, mais en arrivant chez Rabbi Zeev, alors qu’il se faisait déjà tard, l’auberge était close. Malgré son insistance en frappant à sa porte, personne, semble-t-il ne daignait l’entendre !
L’homme patienta un moment et réessaya à nouveau, mais, hélas, personne ne lui ouvrit. La période hivernale particulièrement rugueuse ajoutait à sa souffrance. Tremblotant de froid, il s’entêtait et supplia qu’on lui offre l’hospitalité mais ses efforts restèrent vains. Aussi, il se mit en colère : “Comment pouvez manquer d’autant de miséricorde à l’égard d’un juif, mourant de froid, en lui refusant le gîte?”
A l’aube, on lui ouvrit enfin la porte, il y pénétra, y séjourna quelques jours, en revanche Rabbi Ze’ev ni ne lui adressait la parole ni ne l’interrogea sur la raison de sa venue.
L’homme, quant à lui, se demandait avec perplexité, pourquoi fut-il si important aux yeux du Maguid qu’il se rendre dans ce village et plus particulièrement dans cette auberge si peu accueillante. Après ces quelques réflexions en solitaire, il reprit le chemin de son foyer, résigné à accepter qu’en dépit ses supplications, aucun son ne sortirait de cette demeure !
Il prit soin avant son départ malgré tout d’interroger le Rabbi Zeev : “Cher Rav, sauriez-vous m’indiquer je vous prie, pour quelle raison, était-il si important, que le Maguid de Mezritch, m’ordonne de me rendre dans votre auberge afin de vous rencontrer?”
“Le Maguid, lui retorqua le Rav Zeev, t’a envoyé vers moi afin de t’enseigner qui doit être le maître de son foyer. Ainsi si tu ne souhaites pas autoriser un “étranger” à pénétrer dans ta maison, tu demeureras insensible à toutes ses requêtes malgré ses insistantes supplications.”
Nous nous permettrons d’ajouter à cette allégorie, que la “ceinture” a pour délicate tâche de nous rappeler combien il est noble et difficile, d’autant plus à notre génération, de savoir bien distinguer ce qui nous élève de ce qui nous ramène à des instincts inferieurs, tout en ne négligeant ni l’un ni l’autre afin d’être en totale adéquation avec notre dignité humaine. Shabbat Shalom !
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