Le Rav Yossef Messas né à Meknès, au Maroc, en 5652 (1891) est descendant d’une glorieuse lignée de Rabbins originaires d’Espagne. Son père, le Rav Haïm Messas, un Grand Sage, décède lorsque le jeune Yossef n’a que douze ans. Le Rav Yossef se retrouve par conséquent dès son plus jeune âge dans l’obligation de subvenir aux besoins de sa famille. Cependant, il ne néglige jamais son étude pour autant. Le jeune érudit étudie auprès du Grand Rav Rabbi Haïm Berdugo a la Yeshiva “Etz Haïm” et suscite l’admiration parmi les étudiants autant sur ses connaissances et son assiduité que sur ses vertus inestimables.
A l’âge de 31 ans, il est nommé Rav de la communauté de Tlemcen en Algérie. Il est reconnu comme décisionnaire exceptionnel et incontournable durant les dix-sept ans ou il y officie. Dans ses épitres ou l’on peut y observer ses qualités littéraires et poétiques, il répond aux diverses questions de halacha qui lui sont posées des “quatre coins du monde”.
En réponse à une question sur la manière de réagir face à ceux qui se sont éloignés de la Torah, le Rav explique combien est-il important de “se comporter avec eux avec bienveillance, de ne pas hésiter à les saluer et les accueillir avec joie car Israël religieux ou non demeure Israël, et la personne loin de la Torah doit être considérée comme un “bébé qu’on aurait emprisonne parmi les non-juifs” et ne peut donc être coupable pour ses fautes et ses iniquités. Dans ces conditions, s’il accomplit une mitsva, même une seule, on en sera d’autant plus surpris et profondément réjouit à la fois ! Ainsi nous nous devons d’apprendre et d’enseigner les nombreux mérites de nos frères d’Israël dans n’importe quel domaine, celui qui n’en serait pas capable commettrait une grave faute… de même dans son propre foyer, on fera attention de ne pas être trop excessivement pointilleux, car cela détruirait notre foyer et notre vie n’en serait que plus amère et nous ôterait toute expression de joie”
Combien était grande son envie de monter en Terre d’Israël. En introduction au “Trésor de ses missives” (Otsar Hamikhtavim) le Rav Messas écrit : “Depuis mes premiers jours, se tient devant moi l’enseignement de nos Maitres, ‘Un homme demeurera pour toujours en Terre d’Israël, car celui qui fixe son authentique résidence en Terre d’Israël est semblable à un homme véritablement relié à Dieu’… l’amour que je porte pour la Terre d’Israël me consume tel un feu ardent, et souvent j’ai pensé à quitter la terre de ma naissance et ses bienfaits afin de pouvoir monter en Israël, avec encore plus d’intensité au moment où à la fin de chaque fête nous chantons, “l’an prochain à Jérusalem”, mon désir était alors si fort que mes larmes coulaient…”
En 5724 (1963), à l’âge de 72 ans, Rav Yossef Messas a pu enfin monter en Israël. En embarquant sur le bateau “Moledet”, il arriva au port de Haïfa, où il décida de s’installer. Après quelques années, sous la pression de grands sages à travers tout le pays, il accepta de prend une part active après du Rabbinat de Haïfa. Ainsi il endossa le rôle de Grand Rabbin de Haïfa jusqu’à son décès. Il marque profondément le judaïsme dans ses décisions et sa volonté d’honorer les coutumes du judaïsme nord-africain notamment. Il vit dans l’Indépendance de l’Etat d’Israël, le signe de la Délivrance de notre Peuple. Il rédigea plus de quarante ouvrages. Le 2 Chevat 5734 (1973), Ashem rappelle le Rav Yossef Messas zts”l. Ses enseignements d’une richesse et d’une érudition exceptionnelle et ses vertus incontestables demeureront un héritage incontournable. Que Son Mérite soit pour nous une Bénédiction !
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