Parce que nous sommes Juifs ! Je vous propose d’analyser ensemble ces 3 mots afin de pouvoir juger par vous-même de l’authenticité et de la véracité de cette réponse courte et simple somme-toute.
“Nous” tout d’abord
Il nous faut réfléchir sur le “je” afin de pouvoir analyser ce “nous”. L’humanité se divise essentiellement en deux conceptions en apparence contradictoires que je nommerai l’idéologie du “je” et l’idéologie du “tu”. Lorsque le “je ” authentique tente de s’exprimer, le “tu” aurait tendance à l’en empêcher. Si le “tu” essaie de donner forme à son identité, le “je” lui fera barrage parfois même avec véhémence.
Le conflit semble inévitable. Cette problématique est observable tant au niveau de l’individu qu’au niveau de la nation et paraît insoluble. Mon existence possible se résumerait à deux options tragiques : être conquis ou être conquérant.
Une première alternative s’offre à moi : séduire le “je” afin qu’il se soumette aux désirs du “tu”, mais cela est en fait un leurre car le “je” perd tout aussi tragiquement sa dignité. Ainsi afin de m’inscrire dans la reconnaissance de mon identité pleinement assumée, il m’appartient de m’associer à l’identité du nous, l’identité d’un peuple, ne serait-ce que par devoir de mémoire, afin de ne mépriser ni le “tu” autre, la société avec laquelle je cohabite, ni l’identité du “je”, ma manière propre et géniale d’être l’être que je suis, pleinement assumée et donc pleinement accomplie.
“Nous” est un peuple qui naquit voilà plus de 3000 ans en Egypte, et qui par tradition patriarcale en est sorti, qui par moment est tellement attaché au “tu”, habité par ce que certains appelleraient le syndrome de Stockholm, si ardemment attaché aux geôliers, qu’il aspire toujours au bien- être égyptien. Il se montrera parfois même nostalgique du joug égyptien et il se montrera hésitant lorsqu’il lui sera proposé (imposé !?) de déguster les 5 verres de la liberté.
Sommes – être
Toute existence est inévitablement relative. Aucun ne peut réellement prétendre “être” puisque son existence n’est que provisoire et ponctuelle. En hébreu, on ne sera pas étonné qu’à Dieu seul revienne le privilège de pouvoir affirmer “Je”. Tout “créé” se réfère au Créateur, et est amené irrémédiablement à s’éteindre, car dépendant des forces multiples qui parsèment l’Ordre de la Nature. Le Peuple Juif en revanche, et l’histoire l’a montré à maintes occasions, « est » ! Notre peuple, de par son lien indéfectible au Créateur (et ce, de manière bilatérale) est éternel.
Aussi peut-il clamer sans friser le ridicule : “Nous sommes !“
“Juif”, enfin
Il est à noter la nuance qu’opèrent les dictionnaires entre l’utilisation du mot avec ou sans majuscule. “Juif” appartenant au Peuple Juif, “juif” signifiant de confession juive. Mais ce ne sont que des palabres sans fondement.
Elles cachent souvent, derrière un masque, faussement philosémite, une volonté incessante et de dénaturer ce que représente notre identité. Car le “Juif” ; est un descendant de ces hommes et de ces femmes qui sont sortis d’Egypte, qui devint “Juif” pour malheureusement devenir dans certaines consciences “juif” (abandon du je…) et même se transformer complètement en égyptien (épouser au propre comme au figuré le “tu”). Le mot “Juif” est la traduction de “yehudi“, au moment où en Perse, seul Mordehai s’affirme comme étranger au royaume en puissance car aspirant à réintégrer son Pays, le Royaume de Yehuda, l’Etat Juif, détruit jadis par les Babyloniens…
Retrouvons-nous, frères Juifs, ensemble, et bâtissons hâtivement ce “Je” auquel nous aspirons depuis près de 2000 ans, ce “Je” ; qui perçoit la Torah, la Terre, et son Peuple comme étant l’expression intrinsèque de son Eternité, celle de “Celui qui est” qui fait de nous ce que nous sommes et ce que nous serons.
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