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Pourim : Cautionner la haine ?

Au moment où nous nous apprêtons à célébrer la fête de Pourim, et alors que les élections approchent, il peut nous arriver d’entendre quelques voix émettant une virulente réserve à l’égard d’un sentiment de haine qui anime semble-t-il, certains de nos compatriotes envers nos ennemis. Grâce à la Lecture éternellement contemporaine de notre Méguila, il nous a paru fondamentale d’essayer de comprendre si ce sentiment serait, ou non, cautionnable selon l’exégèse traditionnelle. Il apparait évident que la haine soit repréhensible. Un amour de la Création et de ses Créatures ne serait pas cohérent avec la dévotion exigée envers notre Créateur :” L’amour doit remplir le cœur de chacun. L’amour de toutes les créatures tout d’abord, puis l’amour de tous les peuples, suivi de l’amour d’Israël, qui englobe toute la réalité car dans le futur, Israël amènera toute la création à la complétion …” (Rav Kook, Midot Hareiah, Ahava, 1-2). Le Peuple juif porte en lui ces trois qualités fondamentales : la pudeur, la miséricorde et la bienveillance à l’égard d’autrui.

Cependant, la volonté de Justice qui émane de l’idéal hébraïque impose la mise en œuvre de l’éradication du Mal. Comment alors, pouvoir associer cet amour de la Création avec la haine du Mal ?

Il nous faut rappeler qu’Amalek est l’antithèse de l’idéal hébraïque ainsi que tous ses descendants, dont Aman, qui n’ont pour objectif depuis toujours que de détruire Israël et l’Humanité. Aussi, à maintes reprises, nos vertus évoquées auparavant sont mises à rude épreuve !

Amalek, petit-fils d’Esaü, s’attaque à nous pour la première fois au moment de la sortie d’Egypte. Grâce au combat mené par Yehoshoua, et inspiré par l’élévation de Moshé, nous l’affrontons et l’affaiblissons avec vigueur. Les bras de notre Maitre, Moshé, soutenus par Aaron le Grand Cohen d’un côté et ‘Hour fils de Calev de la tribu royale (Yehuda) de l’autre, obligent Amalek à rendre les armes. La fierté nationale associée à l’expression de Sainteté représentée par Aaron nous a permis de remporter cette délicate bataille alors que nous étions à peine libérés du joug égyptien.

En revanche, lorsque le Roi Saül, notamment, fit preuve de miséricorde à l’égard d’Agag, un descendant d’Amalek, cela eut de douloureuses conséquences sur l’avenir du Peuple Juif. Il en perdra d’ailleurs sa couronne. Son digne descendant, Mordehaï, appartenant, lui aussi, à la tribu de Benjamin, eut l’audace d’affronter Aman, dont nous nous réjouissons, le 16 Nissan, lendemain de Pessa’h, jour de sa pendaison.

Hélas, le devoir d’effacer le nom d’Amalek de nos livres d’histoire, n’est pas encore achevé, et notre aspiration morale attend de nous d’accomplir le projet du Créateur. Ne soyons donc pas inquiets de cette effusion de haine et de ses répercussions. Comme le souligne le Rav ‘Harlap (Mei Marom 16, p. 65), “cette haine est au contraire la complétion de nos vertus… Dieu a inscrit cette qualité en chacun des membres de notre Peuple afin de pouvoir combattre Amalek sans faillir à notre tâche”. Mais mal orienté, ce sentiment de haine nous encouragerait à enfreindre un précepte fondamental de la Torah qui serait de haïr son frère dans son cœur (Lévitiques 19, 17). Il est alors essentiel de ne pas se tromper d’ennemi.

Aussi, il est de notre devoir d’insister sur les dangers qui guettent, au moment où, par faiblesse, déguisée en miséricorde, à l’égard des haineux d’Israël, certains pourraient menacer la cohésion de notre Peuple. Aman, jadis, profita de cette désunion, et tenta de mettre fin à ce “Peuple unique séparé et divisé”. C’est justement grâce à notre capacité à jeuner en faveur d’Esther, d’être unis autour d’un même idéal, qui nous a permis d’être épargnés.

Pour conclure, comme le rappelle, le Rav Teichtal (Em Habanim Seme’ha p.383), un maitre contemporain décimé durant la Shoah et qui eut le dramatique “privilège” de rencontrer l’Amalek moderne, “la rédemption d’Israël dépend du fait qu’Israël soit “recousu” en une seule nation…le seul remède à nos malheurs consiste à rapprocher les Juifs les uns des autres et les unir de façon à forger une unité parfaite… Quand Israël s’unira nous ferons taire nos adversaires et accusateurs. Alors nos ennemis n’auront plus aucune emprise sur nous et nous mériterons de voir la rédemption complète rapidement, de nos jours”. En vous souhaitant une joyeuse fête de Pourim, agissons pour que notre union fasse taire tous nos détracteurs et autres haineux.

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