Après la période d’errance de quarante ans dans le désert, semée d’épreuves et d’épisodes dramatiques, notre Peuple s’apprête enfin à pénétrer en Terre d’Israël. On a tellement rêvé de pouvoir vivre ce moment exceptionnel, aux portes de notre Patrie ! La décision de deux tribus honorables, Reuven et Gad, surprend cependant : ces deux tribus demandent la permission auprès de notre Maitre Moshe de pouvoir résider dés a présent sur le lopin de terre qui leur a été approprié au-delà du jourdain, et d’une certaine manière en dehors (ponctuellement) de la Terre d’Israël.
La raison de cette requête provenait d’un épisode mentionné au début du périple d’Israël :
“ומקנה רב היה לבני ראובן ולבני גד, עצום מאד”
Et les fils de Ruben et les fils de Gad possédaient un bétail très important.
Leurs biens et leurs investissements couteux justifiaient leur interrogation. Ils l’expriment cependant avec une extrême courtoisie :
אם מצאנו חן בעיניך, יותן את הארץ הזאת לעבדיך לאחוזה” (לב, ה).
Si cela trouve grâce à tes yeux [Moshe], nous te prions d’octroyer ce droit à la propriété à tes serviteurs
En revanche, en les blâmant, notre Maitre Moshé leur répond avec dureté et rigueur :
האחיכם יבואו למלחמה ואתם תשבו פה” (לב, ו)
Vos frères iront à la guerre et vous vous resterez ici ?
Il nous faut souligner que l’inquiétude de Moshé ne concernait pas notre victoire militaire déjà assurée mais la possibilité inconcevable que les enfants des tribus de Ruben et de Gad n’y participent pas.
Avec certitude notre terre serait conquise car ainsi a été énoncée la Promesse divine, peu importe le nombre de soldats présents durant cette guerre. La préoccupation principale de Moshé était de nous faire saisir ce que l’absence d’une partie du Peuple aux combats nationaux impliquerait moralement. Certaines missions nécessitent la présence active de tous les membres de la nation hébraïque ! La conquête de notre terre n’incombe pas seulement à préserver la sécurité pour celui qui a l’intention d’y vivre, ce devoir de responsabilité concerne tout le peuple juif. Que nous puissions pleinement saisir, chacun d’entre nous, le privilège d’y participer.
Leave a Reply