Rabbi Haïm Ben Atar naquit dans la ville de Sali au Maroc en 5456 (1696). Dès sa jeunesse, notre Maître était reconnu pour sa faculté exceptionnelle à saisir les profondeurs les plus intenses de la Torah, le “niglé” comme le “nistar”, ce que la Parole divine nous révèle comme ce qui relève du Secret. L’évocation de son nom résonna rapidement dans toutes les bourgades marocaines. Rabbi Haïm, qui par ailleurs gagnait sa vie comme orfèvre, “s’était spécialisé dans l’entrelacement de fils d’or et d’argent dans les vêtements des riches” et il était considéré comme un expert incontesté dans ce domaine. Cependant, afin de ne pas faillir à sa tâche non moins importante que représente l’étude de la Torah, il s’était organisé en travaillant pour l’essentiel de la subsistance de son foyer. Aussi chaque semaine, lorsque la somme requise était atteinte, il retournait à son étude.
Un jour, le sultan lui ordonna de tisser des fils d’or dans ses nouveaux vêtements en l’honneur du mariage de sa fille mais puisque Rabbi Haïm s’était déjà acquitté de son quota de labeur hebdomadaire, il refusa poliment l’invitation honorable. La colère du sultan se fit terrible, et il décida de jeter l’orfèvre juif dans la fosse aux lions de son palais. Rabbi Haïm ne fléchit point et, la tête haute, il marcha avec les tefillins sur la tête vers les lions affamés.
Quel fut l’étonnement du maléfique sultan quand, après quelques minutes, il put observer Rabbi Haïm assis et méditant sur la Torah, les lions assis autour de lui et lui léchant les pieds …
Le désir de Rabbi Haïm Ben Atar de monter en Terre d’Israël et de s’exalter même à la vue de sa poussière fut intense. A l’âge de 45 ans, il eut le privilège de venir y résider, accompagné d’une trentaine d’élèves. Il demeura à Acre avant de pouvoir résider l’année suivante à Jérusalem.
Ainsi écrira-t-il dans la préface de son célèbre commentaire de la Torah « Or Ha’Hayim » (Lumière de la Vie) : ” « Et Ashem illumina mon esprit » ne signifie autre chose sinon le devoir d’aller m’installer où je pressentais souhaiter résider, à cet Endroit où réside la Shekhinah, où la présence d’Ashem est la plus appréciable… j’ai échappé à de grands dangers pour y accéder… pour demeurer dans le pays que je désirais tant”.
Dans son commentaire sur la parasha de “Ki Tavo”, il soulignera que “la terre des nations est impure, sa poussière comme son air, qu’il n’y a guère d’endroit animé par la pureté à l’exception de la Terre d’Israël” et lorsque notre parasha est introduite par “Vehaya“, cela vient nous rappeler qu’il n’y a pas de plus réjouissante terre pour notre Peuple que celle-ci”.
Le Rav Haïm établit à Jérusalem deux yeshivot – une pour se consacrer au “Niglé”, et la seconde au “Nistar” et œuvra de nombreuses années afin d’accélérer le processus de la Délivrance tant espérée pour notre Peuple…
A cette même époque, les enseignements du Baal Shem Tov, le fondateur du mouvement hassidique, commençaient à rayonner en Europe orientale. Il est vrai que ces deux illustres Maîtres ne se sont jamais rencontrés mais leurs âmes étaient reliées l’une à l’autre dans un élan de haute estime spirituelle réciproque. La rencontre selon les propos même du Baal Shem Tov aurait accéléré la Rédemption d’Israël. C’est pour cette raison que Rabbi Israël Baal Shem Tov prévoyait également d’aller s’installer sans plus attendre en Terre d’Israël. Hélas, la rencontre n’eut pas lieu. Le jour de Shabbat Kodesh, le 15 Tamouz 5503 (1743), Rabbi Haïm Ben Atar décède, à peine âgé de 47 ans. Alors que le Baal Shem Tov s’apprêtait à prend son 3e repas traditionnel du Shabbat, ses élèves remarquèrent que son visage avait changé. Après avoir goûté de la ‘Halla, Rabbi Israël leur annonça : “La Lumière de l’Occident s’est éteinte.”
Le “Or Ha’Hayim” fut enseveli sur le Mont des Oliviers. Que Son mérite soit pour notre Peuple une bénédiction et que l’étude de ses enseignements nous éclairent un peu plus chaque jour à l’aube de l’accomplissement totale de notre Délivrance.
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