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Le mois de Tamouz: Les 2 inclinaisons à la tristesse

Au premier abord, il apparait que le mois de Tammuz, introduisant  la période la plus dramatique qu’a traversé notre Peuple, contient tous les éléments naturels susceptibles de nous éveiller à cette souffrance. Temps chaud et harassant, sentiment de fatigue  compréhensible en cette fin d’année (avant les fêtes de Tishri)  et même le nom du mois, “Tamouz”, nom d’un ancien dieu babylonien contribue à cette morosité.  Cependant, de nombreux Midrashim (Tanhuma Tetzaveh, 8; Midrash Tehilim, 60) ont souligné  le lien étroit qui relie “Tamouz” et le renforcement de l’étincelante lumière  dans le  monde (le soleil arrivant à son zénith la durée du jour s’allonge à son maximum) – cela implique la complexité de notre mois,  le début du désastre, l’obscurité embrasse la lumière du soleil, la reconstruction possible.

Dans le livre d’Ezéchiel (ch.8), le prophète s’exprime sur les abominations que la maison d’Israël pratique à Jérusalem. Il y a rencontré notamment « des femmes assises, qui pleuraient le Tamouz », idole babylonienne, dont le culte consistait à allumer un feu à proximité, afin de donner  l’illusion que des  larmes coulaient des yeux de la statue. Ce  rituel provoquait un déferlement de larmes chez les participants, en souvenir du “dieu du soleil”, qui avait pour habitude de pleurer, selon les mythes païens, au mois de Tamouz (Guide des Egarés III, 29). Ainsi, durant le mois de Tamouz, nous rencontrons une conception du monde paganisé  louant l’asservissement la vie humaine au larmoiement, larmes reliées elle,  à la lumière du soleil.

Qu’est-ce qui provoque les pleurs? Au moment où l’on rencontre une réalité «grande, intense » comparable  la luminosité du soleil,  un voile apparait, les yeux sont alors humectés et le regard brumeux. Grace à ces larmes,  une opportunité de décrypter et d’absorber cette intense lumière s’offre à nous. Lorsqu’une personne est soumise au travers d’une rencontre, à une réalité teintée d’une forte concentration émotionnelle – grand moment de joie ou désarroi éloquent – ses  yeux auraient tendance à verser des larmes. Dieu a inscrit dans la constitution humaine cette dynamique qui nous permet de supporter des sentiments extrêmes et ainsi de décrypter l’intensité de cette lumière  diffusée  au moment de l’annonce des bonnes comme dans les mauvaises nouvelles.

Il existe deux façons d’affronter “Tamouz”, deux types de larmoiements, tous les deux en conflit avec l’intense luminosité du soleil, en conflit avec la dimension infini  de la réalité avec laquelle l’homme s’affronte, parfois même dans la négativité. L’un est celui du païen qui de manière réfléchie rend hommage au culte du Tamouz: l’impuissance, un œil pessimiste, le désespoir, voilà les sentiments qui l’animent, la finalité des larmes n’étant que de pleurer pour pleurer – “et la plupart des nations clamèrent  dans leur proverbes et dans leurs poèmes, la fragilité de l’émerveillement  des moments agréables alors que les temps douloureux sont vastes et constants” (Malbim Job 2, 11).

La seconde forme de larmoiement est hébraïque: pleurer n’est plus un but mais un moyen, saisir que “Dieu vit que la lumière était bonne” (Genèse, 1, 4) – La réalité en général est emplie de lumière et les instants sombres, les moments de dévastation de destruction et de larmes n’ont pour autre objectif que de  révéler cette infinie bonté, des  parois extérieurs  qui s’effondrent afin de  laisser germer un monde meilleur, une plus grande et suprême Jérusalem.

Justement durant  le mois de Tamouz, au moment même où le soleil “sort de son étui” pleinement, au moment où les idolâtres y voient une justification à leur désespoir, notre Peuple, lui, fait face avec la réalité dévastatrice et en tire les leçons qui s’imposent pour améliorer cette réalité. Saisir que parfois pour atteindre la lumière intense il faut passer par des moments brumeux voir obscurs, et c’est justement Leah aux yeux larmoyants, la mère de la royauté d’Israël tant espérée (selon Tanhuma Vayetse, 4), accompagnée de sa sœur Rachel, l’inconsolée qui nous garantissent le retour de notre Peuple a Sion…

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