* selon les paroles du noble soldat Amichai Rubin הי”ד[1]
Résumé basé sur un cours du Rav Uzi Hovav sur les discussions du Rav Tzvi Yehuda Kook z”l
Dans le livre du Deutéronome, nous avons déjà rencontré plusieurs petites parashot significatives. S’interroge la Guemara : “Quelle est la petite parashah dont dépendent tous les fondements de la Torah ?”, et nous répond :
“En toutes tes voies, connais-Le, et Il dirigera tes sentiers” (Proverbes 3, 6)
בְּכׇל־דְּרָכֶ֥יךָ דָעֵ֑הוּ וְ֝ה֗וּא יְיַשֵּׁ֥ר אֹֽרְחֹתֶֽיךָ׃
Tout au long de notre vie, nous empruntons de nombreux ‘sentiers’ – un certain nombre de complications parsème notre vie, nous scrutons notre parcours en espérant déceler ce que D.ieu attend de nous (c’est à mi-chemin ou l’on se doit, généralement, de surmonter des échecs et des fautes commises). Le roi Salomon enseigne dans ce verset une règle essentielle : “En toutes tes voies, connais-Le” – notre mission est d’étudier en profondeur le rôle du peuple d’Israël, ce que D.ieu attend de nous. Cependant concernant toutes les choses complexes et délicates, les menus détails qui jonchent notre vie – comment saurions-nous nous orienter dans la bonne direction ? le Roi Salomon nous répond : “Il” – Ashem – “dirigera tes sentiers”.
Nous avons souvent le sentiment d’avoir tout saisi dans la manière de gérer l’action politique de notre Etat mais en réalité d’où puisons-nous cette contestable certitude ? Comment savoir si cette politique est réellement en accord avec le projet divin, avec Sa Volonté ? Cette question nous laisse perplexe et songeur. La réponse semble rassurante ! Celui qui vit “En toutes tes voies, connais-Le”, et s’y consacre toute la journée et se sanctifie – l’aide précieuse d’Ashem l’aiguillera à prendre de nobles décisions pratiques en adéquation avec Sa volonté.
Dans notre parashah il est dit “Vous vous tenez aujourd’hui tous… depuis celui qui coupe ton bois jusqu’à celui qui puise ton eau”, selon une autre formulation traditionnelle nommés aussi : “Am ha’arets” [gens simples] – c’est-à-dire que selon la Torah, ils n’appartiennent pas à la ‘ligue supérieure’, celle qui serai érudite et bercée par Sa Parole. Et pourtant, la Torah s’adresse à nous tous : “tous“ comme cela est indiqué, Vous “vous tenez“. Il incombe au Peuple avec toutes ses qualités, ses talents, ses vertus et ses défauts à réparer à connaitre toutes Ses Voies, grâce à cela il pourrai atteindre une certaine sérénité ! Cela nécessite d’être rappelé constamment.
Mais comment pourrions-nous “préoccuper” de l’ignorant ? Comment connecter les ‘Am ha’arets’ ? Réponse : il n’est pas nécessaire de les connecter. L’âme du peuple d’Israël apparaît aussi à travers eux. Chaque membre de notre Peuple est un constituant essentiel de la Nation. Faut-il redresser leurs sentiers ? Ashem S’en chargera. C’est la raison pour laquelle il est recommandé d’être prudent lorsque nous souhaitons “rapprocher les non-religieux” car notre seul et authentique objectif doit être en réalité de souhaiter avec beaucoup d’humilité nous rapprocher ensemble d’Ashem. Notre responsabilité provient de cette injonction : “En toutes tes voies, connais-Le” – quand ils verront un Juif aussi proche du Roi, tant aimé et aimant d’Ashem, le monde entier souhaitera naturellement se rapprocher de lui, recevoir de lui des forces.
“Nitsavim” = “tous”. Celui qui ne saisirait pas la valeur de ce propos, ignore totalement la valeur de la nation et de surcroit la sens de l’identité juive.
Sa Providence se révèle aux yeux de tous “car Jacob L’a choisi pour lui-même”. Jacob choisit D.ieu, Abraham choisit D.ieu, tous accomplissent grâce à leurs 248 membres – “En toutes tes voies, connais-Le”. C’est la raison pour laquelle, tous les serviteurs et servantes sont intéressées à suivre leurs pas, et veulent être rattache à la Parole d’Ashem.
Comment Jacob réussit-il à survivre et à maintenir les moindres détails de son lien avec D.ieu durant son l’exil ? Tout son être est animé de cet enseignement : “En toutes tes voies, connais-Le”, puisqu’il assume pleinement cette volonté d’être rattache à Ashem dans toutes les voies, Ashem redresse les sentiers, peaufine les chemins sinueux.
Comment le roi David peut-il clamer :
“Même si je marche dans la vallée de l’ombre de la mort – je ne craindrai aucun mal” (Psaumes 23, 4)
גַּ֤ם כִּֽי־אֵלֵ֨ךְ בְּגֵ֪יא צַלְמָ֡וֶת לֹא־אִ֘ירָ֤א רָ֗ע
Parce qu’il accomplit
(Je réclame instamment) c’est de séjourner dans la maison de l’Eternel tous les jours de ma vie
שִׁבְתִּי בְּבֵית יְהוָה כָּל יְמֵי חַיַּי
Séjourner dans “Sa Maison” est un moyen et une finalité à la fois, par lequel Ashem nous aider à surmonter les obstacles (nombreux) présents dans la réalité. La Ville de Jérusalem est le lieu par excellence où l’on ressent la proximité de D.ieu.
Jérusalem est la ville unificatrice, ou chaque membre d’Israël est amicalement rattaché l’un a l’autre. Ni litige, ni controverse ne sont véhiculés dans cette Cite. Si tu as une controverse ? Sors dehors ! Car à Jérusalem, tout est connecté, nous sommes tous rattachés l’un a l’autre et a la veille de Rosha Hashana, c’est exactement le message essentiel qui nous ait transmis, c’est exactement ce que dépeint et engage la parashah de Nitsavim.
Le Radbaz[2] s’est déjà demandé sur la raison pour laquelle la parashah ‘Ki Tavo’ conclue-t-elle la série des malédictions décrites dans cette paracha par des réprimandes. Pourquoi ne peut-on y trouver des paroles bienveillantes, de versets “positifs”, comme ce fut le cas après l’énonce des malédictions dans la parashah ‘Bechukotai’ ? Le Rav insiste sur le fait qu’en réalité la fin de la parashah ‘Ki Tavo’ se trouve dans la parashah Nitsavim, qui évoque ainsi que toutes nos iniquités ont causé toutes ces malédictions. Nos écueils prennent leur origine dans une problématique majeure : nous sommes tombés en chemin, dans un sentier. Et pour quelles raisons sommes-nous tombés ? Car nous n’étions pas suffisamment connectés à cette alliance divine.
Il nous faut souligner que nous n’avons en aucun cas la liberté de choisir si nous souhaitons faire partie ou non du Peuple d’Israël, ou même de remettre en cause son éternité, nous sommes “ce peuple que j’ai formé pour Moi”. Notre libre arbitre, en revanche, nous autorise à assumer si, en tant qu’individus, nous sommes prêts ou non à être connectés au collectif, prêts à être un canal ou non. Si tu n’en as pas envie, et que tu as décidé de renoncer au bien – tu n’auras pas le mérite d’être un messager, mais tu n’as pas la possibilité de détruire le collectif.
La question demeure : comment peut-on renforcer le peuple après de si grandes malédictions ? l’unique réponse est la prise de conscience de notre l’alliance – “pour te faire passer dans l’alliance de l’Éternel ton D.ieu”. Cette ‘Alliance’ est décrétée par Ashem Lui-même. Chaque membre du peuple d’Israël appartient l’entité hébraïque. Chaque “Am ha’arets” a besoin de quelqu’un qui croie en lui, même si ses opinions sont dénuées de sens. Les gens dit “érudits”, qui évoluent dans la Maison d’Etude (la yeshiva, le Beit midrash…) ont le devoir de s’approcher de lui, avec amour et lui rappeler qu’il fait intégralement partie de l’alliance’. Il est tout à fait envisageable qu’au moment où il se confrontera à ces idées, aussi nobles soient-elles, qu’il ait une réaction négative et méprisante. Cependant il se souviendra que nous n’avons pas hésiter à lui rappeler que malgré lui, il fait “partie de cette alliance”, que jamais nous ne renoncerons à lui, qu’il est un membre irremplaçable de l’entité hébraïque et qu’à ce titre il pourra toujours se connecter.
[1] https://www.amichai-rubin.com/
Fils de Batya et Vishay Rubin, troisième de huit frères et sœurs, né dans la ville d’Acre. Après quatre ans à la yeshiva, il s’est enrôlé dans le 51e bataillon Golani. Amichai était un soldat exceptionnel, un tireur d’élite exceptionnel et représentait la brigade lors des compétitions. Le 7 octobre, le jour du Shabbat de Simchat Torah, Amichai se trouvait à un poste à la frontière de Gaza, près du kibboutz Kissufim. L’attaque au mortier a commencé à 6h30 du matin. Amichai et ses amis ont sauté dans la salle à manger, qui était utilisée comme espace protégé, La bataille dura environ quatre heures. Au cours de l’affrontement, Amichai reçut une balle dans la main et continua à se battre.
Il a reçu une balle dans la jambe, et même cette blessure grave ne l’a pas empêché de continuer. On lui a proposé un remplaçant, mais il a catégoriquement refusé. Finalement, Amichai a été touché à la tête et, miraculeusement et grâce à sa force supérieure, il a continué à se battre pendant 20 minutes supplémentaires, jusqu’à ce qu’il soit à bout de forces.
Le mardi 25 Tichri, il a été déclaré en état de mort cérébrale et la famille a décidé de faire don de ses organes. Cinq personnes ont retrouvé la vie grâce aux organes d’Amichai. Amichai a été enterré sur le mont Herzl, à l’âge de 23 ans.
[2] Rabbi David ben Shlomo ibn Zimra (1479-1573) était un possek halakha et a la tete d’une grande yeshiva en egypte, puis fut nomme Rav de Safed
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