Nos Maitres enseignent : “Quel genre de dispute est rattaché à la crainte révérencielle en Dieu ? La controverse entre Hillel et Shamai, et quelle dispute exprime exactement l’inverse ? La controverse de Kora’h et de tous ses adeptes” (Avot 5, 17).
Nous pouvons nous interroger sur les raisons qui encouragent nos Maitres à ne pas utiliser une formulation similaire au sujet de la contestation de Kora’h face à Moshé. En effet, de même que la controverse entre Hillel et Shamai, on n’aurait pu s’attendre à l’évocation de la dispute entre Kora’h et Moshé.
Le Gaon de Vilna nous éclaire en développant l’idée qu’au sein même des condisciples de Kora’h existait une controverse interne, où chacun était investi à défendre des intérêts personnels que la Dispute venait tout simplement ratifier. C’est la raison pour laquelle il n’est pas inscrit dans notre mishna « dispute entre Kora’h et Moïse », car les clivages étaient perceptibles au sein même du comité de Kora’h, sans aucun lien avec la personnalité de Moshé.
Afin d’approfondir et de bien cerner la distinction essentielle entre ces deux types de contestation, le Sfat Emet nous enseigne que dans le premier cas, entre Hillel et Shamai, la dimension fondamentale vers laquelle convergent les deux Maitres et la recherche de l’ultime Vérité, alors que dans le cas suivant, la personnalité de Kora’h suffisamment charismatique, hélas, est motivée par la dispute et la contradiction uniquement!
Chacun d’entre nous peut, parfois, se laisser emporter dans son foyer, et aveuglé par un amer courroux, on se surprend, avec vigueur, à soutenir l’innommable, l’esprit de contradiction, motivé par un orgueil qui n’a pas lieu d’exister ! Il nous apparait impératif de se souvenir que la seule finalité de ces débats et de ces disputes est d’accéder à l’authentique vérité et non d’embellir notre ego aussi charismatique soit-il. Aussi lors d’une dispute, savoir entendre et écouter autrui pour lui répondre avec une extrême justesse sera le signe évident que cette dispute est intimement et véritablement attachée à l’Amour que nous portons à Dieu. Nul doute alors, que la solution à cette controverse jaillira. Shabat shalom!
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