וַיָּרָץ הָעֶבֶד לִקְרָאתָהּ
Le serviteur courut au-devant d’elle (Béréchit 24, 17)
Rachi, dans son commentaire, en explique la raison : « car il vit l’eau montant vers elle [d’elle-même] … »
Cet épisode exceptionnel et miraculeux est notable, car, comme l’explique le Ramban, au moment où Rivka abreuve les chameaux, il est précisé “et elle puisa”,
וַתְּמַהֵ֗ר וַתְּעַ֤ר כַּדָּהּ֙ אֶל־הַשֹּׁ֔קֶת וַתָּ֥רׇץ ע֛וֹד אֶֽל־הַבְּאֵ֖ר לִשְׁאֹ֑ב וַתִּשְׁאַ֖ב לְכׇל־גְּמַלָּֽיו׃
Et elle se hâta de vider sa cruche dans l’abreuvoir, courut de nouveau à la fontaine pour puiser et puisa ainsi pour tous les chameaux (24, 20)
alors que dans notre verset cela n’est pas du tout précisé. Cela indique, comme l’enseigne le midrash, que l’eau est montée d’elle-même et ne nécessitait nullement un effort quelconque de la part de Rivka.
On peut se demander toutefois pour quelle raison cet ÉPISODE NE SE PRODUIT PAS aussi au moment d’abreuver les dromadaires.
En fait, quand Rivka vint la première fois puiser de l’eau, son intention était à des fins personnelles, aussi l’eau s’éleva-t-elle d’elle-même afin qu’elle n’ait pas besoin de fournir le moindre effort pour abreuver sa soif. Mais concernant la deuxième fois, elle souhaitait être bienveillante à l’égard d’Autrui ; la volonté divine s’exprime alors en la rendant méritante par ses actes. Ce mérite s’en voit d’autant plus gratifié grâce à chaque effort qu’elle déploie. C’est la raison pour laquelle l’eau ne s’élevait pas d’elle-même, et la peine que prend notre Matriarche à accomplir cette mitsva est tout à son honneur !
Cela est tout aussi valable pour nous : lorsqu’on entreprend d’accomplir un acte profondément agréé par Hachem, comme offrir l’hospitalité ou l’obligation de se rendre suffisamment loin afin d’accomplir une mitsva, chaque pas, chaque effort que nous fournissons compte et constitue une étape prépondérante dans la cohésion et l’authenticité de notre identité hébraïque.
Leave a Reply