
D’après un cours du Rav Yaakov Dana
Rapporté par le noble soldat Amichai Rubine, que Dieu venge son sang
Le Rav Kook souligne que la Souccah est une forteresse protectrice. Il tire cet enseignement du fait que les hommes de la Grande Assemblée, durant cette période, à Jérusalem, réussirent à abroger l’instinct tendancieux qui nous pousse à l’idolâtrie.
Il est écrit, en effet, à leur sujet, que des Souccot dignes de ce nom n’avaient pas été depuis l’époque de Josué, et que ces Souccot ne représentaient pas seulement des cabanes physiques, mais aussi comme signe de protection et de mérite d’avoir pu annuler le penchant pour l’idolâtrie.
C’est pourquoi le Rav indique que “la Souccah est pour nous une forteresse protectrice”. On peut s’étonner toutefois comment la Souccah, cette habitation temporaire, donc dénuée d’une réelle protection, pourrait-elle représentée l’archétype de notre protection et de notre sécurité ?
L’enseignement du Rav A.I. Kook
Il nous est ainsi expliqué que c’est justement grâce à la fragilité de cette Souccah, que nous pouvons saisir l’essentiel de notre élévation spirituelle. Même la royauté de David, reconnue pour sa force et sa stabilité incontestable, est nommée “la Souccah de David qui est tombée” – grâce à une élévation et un renouveau constant qui animaient son royaume.

Notre bouclier n’est donc pas la Souccah elle-même, du fait de sa fragilité, elle n’est que l’ombre d’une Lumière intense. Notre Protection provient de la Loi Divine qui régit durant ces sept jours les détails de la fête de Souccot, qui donne ce cadre si exceptionnel à notre foyer. En d’autres termes, la Parole divine qui nous enjoint de résider dans la Souccah est notre force. Aussi, au moment où nous retournerons dans notre maison, cette bâtisse “solide”, stable et permanente, nous nous souviendrons que ce n’est pas elle qui nous assure notre protection, mais les Paroles entendues au Sinaï !
Son application universelle ?
Cette prise de conscience ne conviendra pas à tous les peuples, car ils sont sous l’influence des astres, l’ordre de la nature impersonnel et déterministe ne peut leur prodiguer un quelconque sentiment de sécurité. C’est la raison pour laquelle seule la nation d’Israël est en mesure de s’élever “au-dessus des Etoiles”. Grace a la révélation de notre identité véritable, nous pourrons permettre à cette Présence divine de résider pleinement sur nous et de s’étendre vers le reste du monde.
Nous ajouterons d’ailleurs qu’à Chemini Atseret, le 8e jour après la semaine de Soukot, on a l’usage de ne pas sacrifier autant de bovins dans le Beit HaMikdash que les autres jours où l’on a souhait d’expier, par le biais de ces sacrifices les méfaits des 70 nations du monde, mais on se réservera à sacrifier un seul bovin – uniquement pour nous. Un “petit repas” intime entre Notre Créateur et nous ! Notre influence sur le monde n’en sera que plus grande et plus bénéfique.
Voici la traduction de l’Article du Rav Avraham Itshak HaCohen Kook, sur lequel se base le cours (Maamarei Hareiya p. 149-150)
La Souccah
“La Souccah est pour nous une forteresse protectrice” (“Tu les cacheras dans une Souccah loin des querelles de langages”, Psaumes 31, 21).
Les hommes de la Grande Assemblée ont annulé le penchant pour l’idolâtrie d’Israël, il est écrit à leur sujet qu’ils ont fait des Souccot telles qu’on n’en avait pas faites depuis l’époque de Josué fils de Noun : “Et toute l’assemblée de ceux qui étaient revenus de la captivité [de Babylone] fit des Souccot et habita dans les Souccot, car les enfants d’Israël n’avaient pas fait ainsi depuis l’époque de Josué fils de Noun jusqu’à ce jour-là, et il y eut une très grande joie” (Néhémie 8, 17).
Combien furent-elles magnifiques ces Souccot ! Le Talmud explique là-bas : “Car ils ont prié pour le penchant de l’idolâtrie et l’ont annulé, et leur mérite les a protégés comme la Souccah”. Ainsi, la Souccah contient en elle-même un aspect de protection.
Et si cela nous étonne de voir comment une habitation temporaire comme la Souccah peut nous protéger au point que nous puissions sans hésitation la prendre comme exemple pour notre protection et notre sécurité, comment une construction de “deux [parois] conformes à la loi et une troisième même d’un tefah” peut-elle devenir une forteresse et un bouclier contre tout ennemi et adversaire ?
Nous devons déclarer ouvertement devant tous ceux qui viennent au monde qu’il s’agit d’une vérité éternelle : c’est précisément cette Souccah qui est construite de manière si fragile que par sa forme extérieure elle ne semble même pas mériter d’être appelée une habitation, c’est elle qui est digne d’être pour nous une tour de force et une forteresse contre tout ennemi et vengeur.
Car de quelle manière la Souccah, ouverte et percée de tous côtés, peut-elle devenir une habitation ? On doit dire que ce n’est pas à cause de la force matérielle de ses cloisons fragiles et faibles, mais parce que la loi, la parole de Dieu, a décrété que pendant ces jours de fête emplis de Sainteté, la fête de la récolte, celle-ci est notre habitation.
Cela sera pour nous un enseignement pour les générations : pour le courage dont nous avons besoin pour construire notre maison, c’est-à-dire la construction de notre foyer national, nous avons besoin précisément du courage spirituel, du courage de la fête, du courage de la parole de Dieu qui subsiste éternellement. Et si les armes de destruction les plus modernes peuvent percer même les forteresses les plus solides, peuvent démolir même des murailles de bronze épaisses, elles n’ont pas le pouvoir, ni aucun instrument créé au monde, de faire tomber la muraille forte et fortifiée de la loi. De cela nous savons que la loi sera notre forteresse éternelle et notre refuge.
Même maintenant, alors que nous nous apprêtons à reconstruire notre foyer national sur la terre de nos ancêtres, reconnaissons la vérité absolue que la loi spirituelle, qui est la parole de Dieu qui a décrété que la Maison d’Israël sera construite, c’est elle notre muraille fortifiée, malgré le fait que l’œil faible de l’homme ne puisse reconnaître sa force et sa puissance.
Et lorsque nous venons construire notre Souccah qui nous protège, y compris dans l’annulation du penchant pour l’idolâtrie dans toutes ses significations, anciennes et nouvelles, qu’il soit devant nos yeux que notre force sera la loi, notre loi, les lois de notre Sainte Torah qui subsistent, existent et vivent éternellement !
Certes, nous devons embellir la Souccah, et les décorations de la Souccah l’accompagnent toujours, et nous avons l’habitude depuis des générations “de la décorer avec des draps brodés et d’y suspendre des noix, des amandes, des pêches et des grenades, des grappes de raisin et des couronnes d’épis, des vins, des huiles et de la farine fine” (Beitsah 30b). C’est la Souccah typique de la Terre d’Israël.
C’est-à-dire que nous sommes également appelés à embellir la loi qui est notre forteresse. “Jérusalem n’a été détruite que parce qu’on y rendait la justice selon la lettre de la Torah” (Baba Metsia 30b), et qu’on n’agissait pas au-delà de la stricte lettre de la loi.
Nous sommes prêts à nous tenir au niveau le plus élevé de la parole de Dieu dans sa morale pure, à entrer avec tous nos frères non seulement dans la mesure de la loi stricte, mais aussi au-delà de la stricte lettre de la loi.
Et notre Souccah sera pour nous une tour de force contre l’ennemi, et la Maison d’Israël sera construite sur sa terre dans toute la force de sa splendeur, et la Souccah de David qui est tombée se relèvera pour nous rapidement de nos jours, Amen. (Soukot 5679/ 1919)
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