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Parashat Choftim:  Les Quatre Piliers de la Nation

* selon les paroles du noble soldat Amichai Rubin הי”ד[1]

La Sainte Architecture de notre Peuple

Dans l’océan infini de la Torah, certaines parachiot se distinguent comme des îlots précieux où la densité spirituelle rivalise avec la concision apparente. Notre Paracha appartient à cette catégorie exceptionnelle des “parachiot petites en quantité, grandes en qualité” – ces sections, sous leur modestie apparente, révèlent l’architecture même de l’existence nationale juive.

Car que serait notre Peuple, sinon une âme collective qui peaufine sa présence la plus authentique dans l’histoire de toute l’Humanité ! Le Rav Zvi Yehuda HaCohen Kook nous enseigne que la Nation Hébraïque est animée d’une identité intrinsèque a elle-même, emplie de Sainteté – mais  cette essence divine ne peut survivre sans nourriture spirituelle, sans stabilité, sans construction consciente. Cette sainteté, même innée, demande à être protégée, cultivée, développée et intensifiée.

C’est ici qu’interviennent les quatre piliers fondamentaux révélés dans notre paracha, ces colonnes qui soutiennent l’édifice spirituel de la nation. Comme un architecte céleste, la Torah nous dévoile le plan de construction de l’identité juive authentique.

Le Premier Pilier : La Torah, Source de Toute Autorité

“צֶדֶק צֶדֶק תִּרְדֹּף” “Justice, justice tu poursuivras”(Devarim 16, 20). Mais quelle justice se demanderont certains? Celle qui émane de la source divine elle-même! Le premier pilier est celui de la Torah, incarné par les juges et les officiers qui dirigent le peuple.

Il ne s’agit pas là d’un choix politique parmi d’autres, mais d’une nécessité ontologique profonde. Diriger le peuple d’Israël sans la Torah revient à nier sa nature même. Car ce Peuple portant le sceau divin dans son essence propre,  seule cette sagesse divine pourra le guider. Qui prétendrait conduire une symphonie sans connaître la musique, ou naviguer sur l’océan sans boussole ?

Cette vérité traverse les générations comme un fil d’or : de Moshé à Josué, de Josué aux Anciens, se transmet ce pouvoir de faire vivre et de diriger la nation à partir de la Torah. Les sages d’Israël ne sont pas des conseillers ordinaires ; ils sont les dépositaires d’une autorité qui transcende le temporel.

Le Deuxième Pilier : La “Kehouna”[2], Pont Entre Terre et Ciel

Le second pilier révèle une dimension différente : celle de la Kehouna, du sacerdoce. Ici se dresse le Temple, Demeure de la Présence divine, d’où s’élèvent les prières et où s’accomplissent les sacrifices – littéralement, les “rapprochements” avec le Ashem.

Une partie du peuple doit entièrement et exclusivement se consacrer au Service divin. Ces hommes, dont le plus éminent ne peut “sortir de Son Lieu de Résidence”, représentent l’antidote nécessaire à la matérialisation de l’existence. Car lorsqu’une nation s’absorbe dans les préoccupations pratiques, elle risque de confondre l’action avec l’essence, le moyen avec la fin.

Les kohanim incarnent donc cette vérité essentielle : il existe un monde de l’esprit qui surpasse celui de la matière et qui lui donne son véritable sens. Quelqu’un en témoigne constamment au cœur même de la Nation.

Le Troisième Pilier : La Nevoua[3], Voix de l’Éternel Avenir

Plus mystérieux encore apparaît le troisième pilier : celui de la prophétie. Hélas, depuis la destruction du Premier Temple, nous ne connaissons plus que son écho affaibli dans la “Rouah HaKodesh”, l’inspiration divine qui nécessite une aide céleste considérable pour discerner la volonté divine.

Le prophète authentique était celui qui transmettait directement la parole divine, guidant le peuple vers sa destination ultime et authentique. Mais la Torah elle-même nous met en garde : si un prophète prétend abolir les moindre précepte énoncé par la Torah – hormis en cas de force majeure et de manière ponctuelle – sa parole sera considérée comme nulle et non avenue.

Aujourd’hui, en l’absence de prophètes, ce sont les grands maîtres de chaque génération qui assument cette fonction délicate. Il faut des années pour apprendre d’eux, pour écouter assidûment leur enseignement. Contrairement à la prophétie, claire et directe, ce processus d’élucidation de la volonté divine peut prendre des années, voire des générations entières.

Le Quatrième Pilier : La “Malkhout”[4], Responsabilité Temporelle

“שׂוֹם תָּשִׂים עָלֶיךָ מֶלֶךְ … מִקֶּרֶב אַחֶיךָ”“Tu établiras sur toi un roi d’entre tes frères” (Devarim 17, 15). Ainsi se révèle le quatrième et dernier pilier : la royauté, cette autorité temporelle nécessaire à l’accomplissement de la mission nationale.

Nos Maitre ne s’opposent pas à une royauté temporaire, comme celle de Saül qui ne descendait pas de Juda. Mais comme l’indique le Rambam, celle-ci s’accompagne inévitablement de guerre – d’où le nom de son ouvrage  concernant ces lois : “הלכות מלכים ומלחמות”, les lois des rois et de leurs guerres.

Car tant que nous n’aurons pas atteint la finalité de l’ère messianique, la souveraineté demeurera liée au combat. Cependant, même si la décision de partir en guerre est prise exclusivement par le souverain, il n’en demeure pas moins que la victoire face à nos ennemis se doit de prendre en considération les trois piliers précédents – Torah, sacerdoce et prophétie, sinon nous craignons que les réelles raisons de ces batailles soient qu’à Dieu ne plaise, négligées voire ignorées.

L’Harmonie Nécessaire

Ces quatre piliers ne sont pas quatre options entre lesquelles choisir, mais quatre dimensions complémentaires d’une même réalité. On ne peut en omettre aucun sans que l’ensemble vacille. Ils constituent ensemble l’architecture spirituelle qui permet à la sainteté innée du peuple d’Israël de s’épanouir et de se réaliser dans l’Histoire.

En ce mois d’Eloul, mois du retour et de l’introspection, méditer sur cette Parasha, nous invite à considérer non seulement notre cheminement personnel, mais celui de notre Nation tout entière. Car la techouva individuelle trouve son sens ultime dans la techouva collective, dans ce retour de la nation vers sa vocation la plus profonde.

Puissions-nous mériter de voir l’harmonie parfaite de ces quatre piliers se réaliser pleinement, lorsque Torah et prophétie, sacerdoce et royauté s’uniront pour révéler la sainteté cachée au cœur de l’Histoire de l’humanité.


[1] https://www.amichai-rubin.com/

Fils de Batya et Vishay Rubin, troisième de huit frères et sœurs,  né dans la ville d’Acre.

Après quatre ans à la yeshiva, il s’est enrôlé dans le 51e bataillon Golani.

Amichai était un soldat exceptionnel, un tireur d’élite exceptionnel et représentait la brigade lors des compétitions.

Le 7 octobre, le jour du Shabbat de Simchat Torah, Amichai se trouvait à un poste à la frontière de Gaza, près du kibboutz Kissufim.

L’attaque au mortier a commencé à 6h30 du matin. Amichai et ses amis ont sauté dans la salle à manger, qui était utilisée comme espace protégé,

La bataille dura environ quatre heures. Au cours de l’affrontement, Amichai reçut une balle dans la main et continua à se battre.

Il a reçu une balle dans la jambe, et même cette blessure grave ne l’a pas empêché de continuer. On lui a proposé un remplaçant, mais il a catégoriquement refusé. Finalement, Amichai a été touché à la tête et, miraculeusement et grâce à sa force supérieure, il a continué à se battre pendant 20 minutes supplémentaires, jusqu’à ce qu’il soit à bout de forces.

Le mardi 25 Tichri, il a été déclaré en état de mort cérébrale et la famille a décidé de faire don de ses organes.

Cinq personnes ont retrouvé la vie grâce aux organes d’Amichai.

Amichai a été enterré sur le mont Herzl, à l’âge de 23 ans.

[2] Le culte sacerdotal des Pontifes, les Cohen

[3] La Prophétie, terme très mal traduit en français. Il s’agit de personnes douées de Parole et en mesure de retransmettre avec exactitude Sa Parole qui leur a été adressée.

[4] Mise en place de l’entité politique d’Israël

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  1. Excellent résumé de cette paracha CLÉ du passage de la lumière absolue symbolisée par Moché à celle cyclique de yoshua…

© 2024 By Rafael Attia

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