“Que me manque-t-il ? Il me manque tout simplement d’être Juif ! Ashem, toi qui Sondes nos âmes, voici je me repens et supplie devant Toi… je souhaite juste désormais être pleinement juif en me rapprochant et en me reliant à Toi” (manuscrit du Rav הי”ד, à l’âge de 40 ans)

Le Rav Kalonimus Shapira de Piaseczno est un descendant de Rabbi Elimelech de Lizhensk. Il est né à Grodno, en Pologne, au 19ème siècle. Orphelin de père à l’âge de 3 ans, il grandit principalement chez le fils de sa sœur ainée, le Rav de Kozenitz.
À l’âge de 20 ans, Rabbi Klonimus devient le Rav de la petite ville de Piaseczno à 16 km de Varsovie, en Pologne. Des milliers d’adeptes affluent pour entendre les paroles du Maître. Ses enseignements pédagogiques révolutionnaires sont compilés dans le seul ouvrage publié de son vivant, “Hovat Hatalmidim” (l’obligation des élèves): “L’éducateur qui souhaite déceler l’âme enfouie en chaque élève afin qu’elle grandisse et luise de toute sa luminosité céleste et que même ses forces physiques se déploient en vue de servir pleinement le Créateur, il se doit avec humilité d’offrir à l’élève de prendre des responsabilités afin de développer en lui-même son désir d’honorer Son Créateur comme il se doit…”.
Il souhaite accentuer l’idée que le jeune homme doive être son propre éducateur, et que lui, l’éducateur n’a d’autre mission que d’aider cette jeune pousse à donner ses fruits et devenir un Juste aimant et aimé de Dieu.
Son amour pour la Terre d’Israël et le désir d’y monter est inimaginable. Combien de fois n’y a-t-il pas pensé ! Mais inquiet pour une partie de notre Peuple demeurant en Pologne, et bien qu’il eût acquis des terres en Israël, par l’intermédiaire de son frère le Admor Ha’halouts (déjà installé en Israël), devant faire face à des difficultés financières, il dût avec une infinie tristesse y renoncer: “… si je pouvais laisser derrière moi toutes ces détresses un instant et respirer l’air animé par la sainteté en Terre d’Israël…”
En 5704 (1943), entre Yom Kippour et Souccot, les nazis bombardèrent la ville de Varsovie. En quelques heures son fils unique R’ Elimelech, sa bru et sa tante furent assassinés. Malgré ces drames, il ne pensait en aucune façon abandonner sa communauté, elle aussi livrée à une insupportable détresse, enfermée dans le ghetto de Varsovie.
Il dépeindra les horreurs de la Shoah avec perplexité: “Combien est-il surprenant que le monde tienne debout lorsqu’on entend tant de cris et de souffrances, quand nos Maitres de jadis furent assassinés, les Anges devant Ashem pleuraient et suppliaient, “Est-ce là la récompense de leur Torah”, et Ashem répondait, si Je les écoutais, Je ramènerais le monde à l’état d’eau” et désormais des enfants innocents, de purs anges, des saints d’Israël tués et massacrés simplement du fait de leur appartenance à notre Peuple, et le monde se tient debout malgré tout!”
Il encouragea et renforça les juifs du ghetto à préserver un mode de vie selon la Torah même dans cet enfer. Après le soulèvement du ghetto, la communauté fut envoyée au camp de concentration de Trebnik, près de Lublin. Durant le voyage, les allemands les assassinèrent puis les brûlèrent.
C’était le 4 ‘Heshvan 5704 (2 novembre 1943).
Que Son Souvenir soit source de bénédiction pour notre Peuple.
Leave a Reply